Le vent continue de souffler froid contre mon visage. Un chemin enneigé le long du lac gelé me parle, me disant de vivre un peu plus lentement, de calmer l’esprit, de prêter attention aux éclats de glace, fragiles et se brisant sous mes pieds. La lumière faible mais scintillante de l’hiver veut à tout prix aiguiser mes sens, pointant dans ma vision périphérique des vérités étincelantes qui ne seraient jamais claires pour moi dans la brume de l’été : Vivre demande tant de bravoure. Heureusement, tant de chaleur, tant d’amour, tant d’espoir sont stockés dans le printemps sous ma peau. Oh oui, oui, les berges, les ruisseaux et les sentiers contiennent certaines joies en ces jours courts et ces longues nuits.
Je sais qu’il m’appartient de capturer et de ressentir cette joie, tout comme elle tombe un matin clair pour frapper doucement le sommet des arbres. Sûrement, cet hiver a testé mon endurance, et peut-être même ma force. Sûrement, je sais que des jours plus doux, plus gentils, plus parfumés arrivent. Tout ce que je peux faire, non, tout ce que je dois faire, c’est continuer à vivre…❤❄️
©️ Beatriz Esmer
