Logigue

… et dans la logique de la séduction, elle a paré son corps de rencontre et sa peau comme langage. La langue comme invitation. Elle a pris du vin et du désir ; le gémissement, la voix de l’âme ; dans le sexe, son dialogue. Le drap était un repos dans la nuit qui s’est éveillée en silence. Amant, marchand de promesses ; il a emporté avec lui tous ses amours. Elle a dénudé son corps, mais ne s’est pas révélée entièrement. Des yeux qui aiment parce qu’ils sont fermés ; des rendez-vous fixés parce qu’ils sont en manque. Son cœur n’a pas su choisir ses chemins ; le plaisir était sa seule carte ; l’alcool, son unique détachement. Elle a dressé l’indifférence, aimait le passé, rendait le vide, souffrait en silence, souriait en mentant, semant des illusions à chaque porte qu’elle franchissait. Et dans la logique inversée de l’oubli, elle a tracé le pont entre les nostalgies et le lendemain ; sans jamais arriver. Elle connaissait les encens, les bougies, la soie, les parfums, les empreintes, les rythmes et la couleur des rideaux. Elle ne savait plus que de soi… 😔

©️ Beatriz Esmer

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