La distance est synonyme du temps où je ne sais pas ; mais qui multiplie le ressenti et la pensée. Car, lorsque l’un pense à l’autre, ne crée-t-on pas un pont ? Un pont qui nous rapproche, même de manière subtile et sereine ?
Est-ce que la pensée, lorsqu’elle prend la forme et le ton de ceux qui s’aiment, n’est pas une étreinte qui accueille notre attention, une porte qui reçoit notre tendresse ? Sommes-nous vraiment si éloignés et séparés que la porte n’aurait pas de l’autre côté celui qui nous sait entiers ? Ne serions-nous pas, nous-mêmes, des portes qui dialoguent et qui s’attendent ?
Les sentiments ont leur propre langue, celle qui avoue ta présence en moi et ce qui habite en nous. Lorsque l’on est à l’intérieur, immergé, les reflets et les frontières qui nous séparent s’effacent. Nos pensées sont faites de la même essence, du même rendez-vous lorsque l’Amour s’écoule vers la même mer. Et là, je navigue sur ta même route, celle où tu es mon phare.
Car la distance n’est pas, et n’a jamais été, une affaire de l’âme ; le cœur ignore le temps. Lorsque je m’entrelace dans ton histoire, je suis une promesse tenue aujourd’hui, mais aussi une demande. Que tu viennes déconstruire les vieux concepts et les toiles d’araignée de la routine en m’enseignant le mystère qui dissout l’illusion, en démentant l’espace qui nous divise en deux, et qui attend de découvrir notre union et d’abolir nos limites.
Après tout, seuls les territoires ont des limites. Moi, je suis l’immensité qui te cherche et que la distance ne peut atteindre, lorsque je vis en nous… ❤️
©️ Beatriz Esmer
