Si jamais tu sens que j’t’oublie, c’est pas vrai.

Ça se peut qu’un jour, on se parle de moins en moins, ou même plus du tout. Mais sache que si ça arrive, c’est pas ce que je voulais. En fait, je t’aurais gardé pour toute la vie, comme on l’avait dit.

Ça se peut aussi que je rencontre du nouveau monde. Que j’aie l’air heureuse. Que j’aie l’air d’aller bien. Ça se peut que je déménage, que je change d’air, que j’essaie de me changer les idées et de me rafraîchir le cœur ailleurs. Tu le sais, je me cherche encore. Peut-être qu’au fond, partir loin me ferait du bien. Dans l’inconnu.

Un jour, peut-être que tu entendras des nouvelles de moi. Comment j’ai changé avec le temps. Que je suis devenue froide. Que je ne suis plus la même. Ça se peut que tu entendes dire que je me suis plantée solide, ou bien que j’ai réussi. Ça se peut que tu me voies dans une compétition culinaire à la télé, alors que tu sais bien que mes talents se résument au Kraft Dinner collé ou au grilled cheese brûlé. Pis c’est correct comme ça.

Ça se peut que je disparaisse dans le Sud. C’était dans nos plans, tu t’en souviens ? Que je me sois trouvé une petite job qui paie assez pour couvrir mes comptes. Ça se peut que tu entendes plein de rumeurs sur moi. Que j’écrive un livre. Ou que je saute en parachute. Ou même que j’apprenne à jouer de la guitare, comme je t’en avais parlé.

Un jour, peut-être que tu repenseras à moi. À tout ce qu’on a été. Peut-être que tu retomberas sur une photo de nous deux, enfouie au fond d’un tiroir que tu n’avais pas vidé. Et peut-être que ton cœur se serrera en te rappelant tout ça. Peut-être que tes yeux se rempliront d’eau en y repensant.

Ça se peut que tu aies l’impression que je t’ai remplacé. Que j’aie réussi à trouver quelqu’un qui me comprend aussi bien que toi. Que j’aie comblé le vide que tu as laissé en moi. Que quelqu’un dans ma vie me saisisse autant que toi. Qu’il me donne confiance. Qu’il me donne le goût de vivre autant que toi.

Et peut-être qu’un jour, on se recroisera. Au coin d’une rue. Nos regards se croiseront, une dernière fois. Si ça arrive, tu verras probablement mon âme perdue qui essaiera de te faire croire que je te déteste à un point incroyable. Que je te hais. Que je t’en veux. Même que tu n’es plus rien pour moi.

Ouais, ça se peut.

Ça se peut que tu penses à tout ça.

Mais si un jour, tu viens me voir et que tu me demandes : ça se peut-tu ?

Il y a de bonnes chances que mes yeux soient bien moins convaincants, et que je te dise : non, ça se peut pas…

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